Cos d’Estournel, chapelle de Calon-Ségur et port de Saint-Julien
Jeudi 2 Février – C’était la Chandeleur, détail anodin qui me fera pourtant commettre un sacrilège lors de cette première virée de l’année dans le Médoc : acheter du cidre pour mes crêpes du soir, sur les terres du Saint-Estèphe et du Saint-Julien !!
Pour ma défense, j’espérais en réalité visiter un château, mais rechignant à planifier une sortie et donc à réserver, ce sera impossible (Lamothe Bergeron aura été une sacrée aubaine…).
Par conséquent, rien de nouveau à vous présenter, juste quelques coins où j’ai plaisir à retourner, surtout sous une tempête de ciel bleu !
Première halte : chez « le Maharadjah » de Cos d’Estournel (Saint-Estèphe)
… vendredi 3 Février, à Soulac (pointe du Médoc), un événement a pris une dimension nationale en étant largement relayé par les médias : le début de la démolition de l’immeuble Le Signal(voir articles du blog).
Ce chantier doit durer trois semaines, j’aurai peut-être l’occasion d’y passer et d’y consacrer un billet.
Avant 1876, La Tour de By s’appelait La Roque de By. La vigne y est cultivée depuis plusieurs siècles. Pierre Tizon, Seigneur du Fief de By était propriétaire en 1599.
Le Château resta dans la famille jusqu’en 1725, date à laquelle il échut au Comte de Gramont, puis à Monsieur de Lignac et, en 1860, à Monsieur Alfred Rubichon qui construisit en 1876 l’actuel Château La Tour de By qui regarde la Gironde. Il fût alors racheté par Monsieur Julien Damoy qui y mourut en 1942.
En Décembre 1965, Messieurs Pagès, Lapalu et Cailloux en firent l’acquisition(…)
(source : site officiel du château La Tour de By – lire la suite )
Découvrir les vins :
Cru bourgeois dès 1932, le Château La Tour de By est promu au rang de cru bourgeois supérieur à l’occasion du classement de 2003.(en savoir +)
Sillonnant assez fréquemment le Médoc, il m’est difficile de ne pas évoquer le sujet : les gelées de ces dernières nuits (comme en 2021), dont on mesurera les conséquences sur le vignoble dans une quinzaine de jours.
Dans le Médoc, où l’influence maritime de l’estuaire et de l’océan peut atténuer l’effet « gel » sur le territoire, la nuit de lundi à mardi a été beaucoup moins froide que celle de la veille. Si des températures négatives ont bien été enregistrées dans les vignes, elles étaient plus proches de 0 degré que du -5 °C ou -6 °C de la nuit de dimanche à lundi. À l’Organisme de défense et de gestion Médoc, Haut-Médoc et Listrac, les remontées de terrain se veulent rassurantes.
On prolonge un peu la balade du 15 Mars 2022 à Château Margaux, en jetant un regard au delà des murs ocre jaune des chais et dépendances, vers l’église Saint-Michel, le vignoble, et la campagne.
Les osiers dans leur parure d’hiver et le saule pleureur d’un ancien moulin à l’approche du printemps complètent cette harmonie de couleurs !
Quelques nouvelles images des chais et dépendances, dont la teinte ocre évoque le Sud. Et du Sud, il a pas mal été question ces jours-ci, après le sirocco, et cette pluie de sable saharien qui s’est invitée sur le pays ! Rien de bien flagrant à ce moment-là de la journée, juste un ciel voilé et une grande douceur.
J’avais évoqué la grotte d’Artigues et les demoiselles Averous en Novembre dernier, dans le billet consacré à la tour l’Aspic qui domine le vignoble du château Haut-Batailley (anciennement château Averous).
Anne-Francoise Averous, fervente croyante, fit aussi construire près de Pauillac, en 1897, la grotte d’Artigues, une réplique de la grotte de Massabielle, à Lourdes, où la vierge est apparue à Bernadette Soubirous en 1858.
Selon la légende, chaque année les demoiselles Averous échangeaient avec le chapelain de Lourdes un tonneau de leur vin (Haut-Bages) contre un tonneau d’eau bénite afin d’en arroser les vignes pour les protéger des maladies.
La grotte, protégée par des grilles, est surplombée d’une statue de la vierge et comprend un autel recevant des ex-voto.
Elle est à la fois un lieu de pèlerinage pour les croyants et pèlerins de Compostelle, et une étape agréable pour les promeneurs soucieux de mettre un peu d’eau dans leur vin !
Sur le chemin du retour, je n’ai pas résisté à un petit crochet par Margaux. La taille hivernale de la vigne ainsi que le remplacement des piquets (sécaillage ou carassonnage) s’achèvent.
Toujours pas de franc soleil, seule la longue haie d’osiers à proximité du château apporte une note de couleur !
C’était la première vraie balade depuis fort longtemps, pour repartir d’un bon pied en ce début d’année 2022 et revenir timidement sur la blogosphère. J’en profite pour vous présenter tous mes voeux de bonheur et santé !
Nous voici dans le Médoc, à Macau, sur le chemin du Bord de l’Eau, plus précisément « le Bout de l’Île », où se dressent donc, pieds dans l’eau elles aussi, deux étranges « pagodes » aux origines particulières…
😉
Dossiers inventaire général du patrimoine culturel de Nouvelle Aquitaine :
Logis, dépendances et kiosques, vers 1960 (collection particulière) –(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes Médoc-Estuaire
L’Argentine, clé de ce petit mystère !
Si Macau se tourne inlassablement vers les rives de l’estuaire, l’inspiration architecturale de ses bords de fleuve provient parfois de contrées situées à l’autre bout du monde. On peut ainsi observer deux charmants petits kiosques qui braquent leurs regards sur l’eau. Outre qu’ils nous offrent un joli point devue sur la Garonne et le Bec d’Ambès, avec leurs chapeaux stylisés (un toit hexagonal en tuiles vernies qui se termine par une bordure en rais-de-cœur) ces « pagodes » de 1888-1889 évoquent pourtant l’Amérique latine ! Elles signalaient l’entrée de la propriété du château Biré dont les négociants Dussaud étaient les propriétaires, on sait qu’ils commerçaient avec l’Argentine (à Buenos Aires on trouvait aux embarcadères des kiosques d’accueil très semblables) : c’est sans doute là qu’il faut chercher la clé de ce petit mystère (*) !
Construite au milieu du XIXe siècle sur le domaine du château Haut-Batailley, la Tour L’Aspic est caractéristique de ce type d’édifice, fréquent en Médoc.
La tour permet aux propriétaires et aux chefs de culture de surveiller les équipes pendant leur travail dans le vignoble alentour. Le rez-de-chaussée sert de remise pour les outils, et offre un refuge aux ouvriers en cas de pluie.
Cette tour, à deux étages, est construite par Anne-Françoise Averous(*), qui possède le château Averous, aujourd’hui appelé Haut-Batailley. Elle est surmontée d’un dôme et d’une Vierge foulant aux pieds une vipère, symbole du Mal.
Un vin porte le nom de Château la Tour l’Aspic, petit frère du Château Haut-Batailley.
(*)Anne-Françoise Averous fit aussi construire près de Pauillac, la grotte d’Artigues, une réplique de la grotte de Massabielle, à Lourdes, où la vierge est apparue à Bernadette Soubirous en 1858.
Afin que les pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle puissent boire de l’eau de Lourdes elle adresse chaque année au chapelain de Lourdesun fût de son vin Haut-Bages Averous. Ce dernier lui renvoie le fût rempli d’eau de Lourdes.
(…) A l’entrée de la grotte, une inscription indique : « Allez boire à la fontaine et vous y laver les mains – Février 1858 »
En 2017 : La famille Cazes, propriétaire du Château Lynch-Bages, fait l’acquisition du Château Haut-Batailley, Grand Cru Classé 1855 à Pauillac, auprès de la famille Des Brest – Borie. Une transmission entre deux familles très solidement ancrées dans le paysage médocain et pauillacais depuis plusieurs générations.
Un après-midi dans les vignes du Médoc, suite. Avec cette fois-ci une attention toute particulière au planté non pas de bâton mais de piquet ! Et sur certaines parcelles, l’acier galvanisé a amplement remplacé le bois (d’acacia -ou de châtaignier- , encore utilisé en bouts de rangs).
Le Louvre a sa pyramide, le château de Lynch-Bages, son chai ! Pourquoi ce parallèle ? Car son architecte n’est autre que Chien Chung Pei, fils de Ieoh Ming Pei.
Pas le temps ce jour-là de se rendre au village de Bages, que je vous avais amplement présenté en début d’année, et de découvrir le chai dont les travaux sont maintenant achevés. Nous ferons juste une pause au pied de la colline et dans ce champ fleuri en bordure des vignes !
(Bon week-end à tous – pas très disponible ces temps-ci, je ne reprendrai que plus tard mes visites sur la blogosphère)
Nouveau chai du château Lynch Bages, à Pauillac – Novembre 2021
Voir article de Yoan Castaing et photos, sur Anthocyanes – 13 Avril 2021 :
Toute autre ambiance ce jour-là, le soleil encore présent dans la vigne près de Moulis ayant disparu, à l’approche de l’estuaire, derrière un voile de brume. Mon « enchantement », lui, est resté le même !…
Lors de mes deux précédents passages à Beychevelle, la route menant au port était fermée à la circulation. En l’empruntant ce jour là, j’ai constaté de nombreuses plantations d’arbres après le château, et en arrivant au port, de nouveaux aménagements à l’aire de pique-nique.
A la recherche de coins ombragés, je resterai en bordure d’estuaire, en renonçant à « la tournée » des châteaux et en rebroussant même chemin peu avant Saint-Julien : pas le courage de contourner des champs de maïs en plein soleil !
Depuis ces bords d’estuaire, on peut tout de même voir la façade de Ducru Beaucaillou, ainsi qu’une croix érigée à la mémoire d’Edouard Johnston (1868-1890), fils de Nathaniel Johnston, négociant bordelais, inventeur de la « bouillie bordelaise et dont la famille a été propriétaire du château de 1866 à 1928.
Voilà, vous savez tout… ou presque ! Une balade très agréable, à (re)faire en famille, dès le matin, en prévoyant une pause pique-nique ; certaines tables au bord de l’eau sont particulièrement accueillantes !
Envie de revivre encore un peu cette journée de mardi dernier dans le Médoc ! Un plan, près de l’église Saint-Symphorien indiquait des carrelets (à « la Tuilerie », je crois… d’après une carte de 1888). Difficile de résister à l’appel de la rivière, m’y voilà partie !
Au bord de l’estuaire (pas très loin du Fort-Médoc, ouvrage de Vauban) :
Certains vacanciers sont aux premières loges… Mais je choisirai, en cette journée de canicule, de faire une halte à l’ombre !
Petite route dans les vignes des palus puis vers les pâturages :
Retour sur cette journée du 20 Juillet, où l’improvisation et le hasard avaient bien fait les choses en me menant au château Lamothe-Bergeron et dans quelques jolis coins de nature de Cussac-Fort-Médoc.
Mais commençons par le début : une première halte, à une boulangerie (faut bien assurer le ravitaillement !), juste à côté de l’église.
Quelques images des ornements, avec de jolis bas-reliefs et certaines fresques évoquant, comme par exemple à Saint-Romain de Soussans, la vigne. Pour une vision complète et de longues explications, voir les dossiers ci-dessous.
Dossiers inventaire du patrimoine de Nouvelle-Aquitaine :
Je me devais, pour ce billet sur Lamothe-Bergeron, de parler d’abord de vin et non d’histoire !
C’est au hasard des petites routes sillonnant les vignes de Cussac-Fort-Médoc, que j’ai découvert ce très joli château, dans un écrin de verdure.
Sous des platanes et un cèdre, des tables se prêtent à des déjeuners champêtres. Une famille s’est déjà installée. Bref, on l’aura compris, les lieux sont accueillants !
Pour la première fois, j’ai donc mis de côté l’appareil-photo et entamé une vraie visite !
Un grand merci pour celle, individuelle, qui m’a été proposée au pied levé, alors qu’une visite de groupe (mais en anglais) était programmée une heure plus tard.
Et « enchantée », il n’y a pas que la visite qui l’était ! Les explications (terroir, vin) agrémentées de quelques anecdotes, les effets visuels dans le cuvier et les chais d’élevage, et pour finir, l’initiation à la dégustation, m’ont donné envie de mieux découvrir cet univers. Il était temps !…
Quelques images du château de style néo-classique (1868)
Château Lamothe-Bergeron, Cussac-Fort-Médoc – le 20 Juillet 2021
Parcours « Découverte & Innovation »
Blotti entre Margaux et Saint-Julien, le vignoble du Château Lamothe Bergeron s’étend sur 67 hectares en appellation Haut-Médoc. Son vin reflète la qualité de son terroir de graves garonnaises et bénéficie du statut de Cru Bourgeois depuis le 19ème siècle. Aujourd’hui, le Château Lamothe Bergeron appartient à la CAPSSA et fait appel à Hubert de Boüard pour suivre et conseiller la propriété.
Depuis 2015, le château accueille les visiteurs dans une bâtisse du 19ème siècle entièrement rénovée et leur propose une immersion scénographique au sein de la propriété. Récompensé aux Best Of Wine Tourism pour ce parcours « Découverte & Innovation » (« les visites enchantées »), le château Lamothe Bergeron vous fait découvrir les secrets de l’élaboration et de la dégustation du vin.
Elle commence au Moyen-Âge avec, à Cussac, une seigneurie du Captal de Buch (eh oui, on n’est pas bien loin du Bassin et du Pays de Buch !) et la construction d’un château sur une « butte » ou « motte » : le château Lamothe.
Au 18ème siècle, le château est la propriété de la famille Bergeron. En 1796, Jacques de Bergeron (1760-1810) à l’origine de plusieurs essais sur la culture de la vigne, met au point une technique de greffe : la « méthode Bergeron ».
Une des descendantes de sa belle famille fait construire avec son époux M. d’Armana le château actuel (1868, architecte Henri Duphot). Le domaine se compose de 25 hectares de vigne.
A la fin du 19ème siècle, un des descendants lui donnera le nom de Château Lamothe de Bergeron.
Au cours du 20ème siècle, le château changera plusieurs fois de propriétaires. Il est classé Cru Bourgeois en 1932.
En 1957, propriété de la famille Camus, il est endommagé par un incendie et sa charpente en bois est remplacée par une charpente métallique.
Le domaine de 56 ha comporte alors 36 ha de vignes. La société Cordier-Mestrezat mènera une opération d’agrandissement portant ces superficies à 77 ha dont 64 ha de vignes dans les années 1990. Ceci, au détriment du château…
En 2009, la société de Cognacs H. Mounier & Hardy achète le domaine et entreprend en 2014 d’importants travaux de rénovation.
Depuis Juillet 2015, le château accueille les visiteurs. (voir chapitre précédent et ci-dessous)
L’église Saint-Seurin de Lamarque (XIXème), surtout connue pour son dôme offrant une vue panoramique sur le Médoc, se refait une beauté, avec la restauration des peintures de la coupole, au dessus de l’autel.
Elle reste toutefois ouverte, et les bénévoles de l’association des Amis de l’église de Lamarque accueillent les visiteurs (en savoir +).
Cette église fait la fierté des habitants de Lamarque. Avec son dôme de plomb, elle offre une vue panoramique sur l’estuaire, ses îles ainsi que le vignoble. Par beau temps, vous pouvez même voir le pont d’Aquitaine. L’église, construite à partir de 1838, a pourtant failli perdre son plus bel atout à la fin des années 1960. Son dôme menaçait de s’effondrer, le budget de la commune ne permettait pas alors de le restaurer. Il a fallu attendre 2005 pour que la coiffe de l’église soit rénovée et que ses fidèles puissent profiter du petit bijou que vous avez sous les yeux. Le visiteur pénètre dans le dôme par un escalier unique en son genre, tantôt droit, tantôt en colimaçon. Il rappellera peut-être aux cinéphiles celui du film « Le nom de la rose ». Le tout a un côté fantastique et poétique qui vaut le détour.
Quelques images anciennes pour déjà planter le décor et se préparer à l’ascension du dôme de l’église Saint-Seurin, avec une vue plongeante et panoramique sur Lamarque et ses environs.
(8 photos)
Eglise St Seurin(1836), et son dôme (restauré en 2005) Lamarque, le 11 Juillet 2017 .
ooOoo
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Brochure de présentation (double-clic pour agrandir) :