Des marais de Bourges, nous n’aurons vu qu’une infime partie. Mais juste avant de quitter la ville, nous aurons au moins eu un petit aperçu du chemin de Caraqui et pu ainsi rallier la place des Frênes, où j’étais passée 3 jours auparavant.
Mise au vert et pause gourmande ce vendredi midi, avant d’avaler cette fois des kilomètres !
Le chantier de remplacement de la cathédrale romane par un édifice beaucoup plus grand commença en 1195 lorsque l’archevêque de Bourges Henri de Sully rédigea un acte de donation où il stipule que 500 livres en monnaie de Gien (quingentas libras Giemensis monete) seront allouées au chapitre pour acquérir des revenus fonciers ou des rentes hypothécaires. Cette dotation était faite en vue de la construction de la nouvelle cathédrale. Le chantier débuta à l’est, au-delà du rempart gallo-romain, permettant de préserver l’ancienne cathédrale où l’on pouvait continuer à célébrer les offices. En 1206, les couloirs d’accès à l’église basse étaient voutés. En 1208 le chœur commençait à s’élever et la jonction avec la cathédrale romane imminente. En 1209, l’archevêque Guillaume de Donjon (Futur St Guillaume) prend froid en prêchant en plein hiver dans une cathédrale ouverte à tous vents et décède quelques jours plus tard le 10 janvier 1209. En 1214, le culte est déjà pratiqué, le chœur est clos et couvert et les vitraux en place. En 1230 la façade est sortie de terre et la nef centrale couverte et en 1237 le jubé est terminé. En 1240, c’est au tour des portails de la façade d’être en place. La construction de la cathédrale n’aura donc duré qu’un demi siècle même si sa consécration définitive n’eut lieu que le 5 mai 1324. Les 13 chapelles latérales furent ajoutées par de riches commanditaires entre l’extrême fin du XIVe siècle et la fin du XVIe siècle, ce qui permet à la cathédrale d’avoir des vitraux sur une période de plus de 800 ans. Au XIVe siècle, la tour sud menaçant de s’écrouler, on du la soutenir en construisant un contrefort peu esthétique mais efficace puisqu’elle est encore debout. La tour nord n’eut pas cette chance puisque le 31 décembre 1506, pour fêter sans doute la St Sylvestre à sa manière, elle s’écroula heureusement sans faire de victimes mais en causant d’énormes dégâts à la cathédrale : voûtes effondrées, portails détruits ou endommagés, vitraux abimés. De 1508 à 1540, on s’employa à la reconstruire.
Le XVIe siècle fut néfaste à la cathédrale puisqu’en plus de l’effondrement de la tour, un incendie détruisit en 1559 la charpente du premier comble côté nord et sur le pourtour de l’abside. Trois ans plus tard, en 1562, les Protestants ayant pris le contrôle de la ville détruisirent toutes les statues de la façade et abimèrent les sculptures des portails et du jubé. Au milieu du XVIIIe siècle, nos chanoines décidèrent de moderniser le chœur de la cathédrale en supprimant les tombeaux qui l’encombraient, en faisant disparaître le jubé et en détruisant 18 verrières hautes du XIIIe siècle pour les remplacer par de la grisaille afin de voir plus clair.
La Révolution fit disparaitre la plupart des vases sacrés et des pièces d’orfèvrerie. Les cloches furent fondues et les mausolées disloqués.
Il fallut attendre 1829 pour voir le début des gros travaux de restauration de notre cathédrale en piteux état à cette date. Ces travaux durèrent jusqu’en 1847 et consistèrent principalement en la restauration des sculptures des portails et des vitraux, la réfection des arcs boutants, l’adjonction des pinacles et de la balustrade sur le pourtour du grand comble. Depuis la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, la cathédrale appartient à l’État qui en assure l’entretien architectural. Et en 1992, la cathédrale St Étienne de Bourges a été inscrite au Patrimoine mondial par l’UNESCO.
Cathédrale Saint-Etienne – Bourges, les 9 et 11 Mai 2022
Après plusieurs images de la cathédrale lors de la première journée à Bourges puis des longues balades à travers la ville, après avoir évoqué les 30 ans de son classement au Patrimoine mondial par l’UNESCO, il est temps d’en découvrir un peu plus.
Le monument est d’une telle richesse qu’on ne sait pas vraiment par où commencer ! Aussi, je vous propose une visite complète via les pages mentionnées ci-dessus et le site des amis de la cathédrale (voir en bas d’article).
D’importants travaux de restauration étant en cours, à l’intérieur de l’édifice, vous remarquerez l’absence de vues d’ensemble.
J’ai également regretté de ne pas posséder de drone pour photographier les tours et portails de la façade occidentale… Pardon pour cet assemblage de fortune, véritable outrage aux lois de la perspective !!
Le chevet,
depuis le Cours Anatole France, le Boulevard de Strasbourg et le jardin de l’archevêché:
La façade occidentale :
La tour et le portail Nord :
Le portail et la façade Sud :
Quelques vues intérieures (en évitant les échafaudages) :
Fondée durant le haut Moyen Age, l’abbaye Saint-Laurent a été dévastée en 1562, lors des guerres de Religion. Les bâtiments qui subsistent (de l’autre côté de la rue Voltaire) appartiennent à la reconstruction du XVIIe siècle ; le portail du logis abbatial (place Saint-Bonnet), daté de 1674, est attribué à Antoine Basseville, disciple de l’architecte berruyer, Jean Lejuge.
Gravement endommagée par l’incendie de 1487, l’église Saint-Bonnet a été reconstruite au XVIe siècle ; elle ne sera achevée qu’au début du XXe siècle (façade occidentale et clocher). L’intérieur est orné de verrières Renaissance, œuvre du grand peintre-verrier de Bourges, Jean Lécuyer (auteur d’autres vitraux dans la cathédrale Saint-Etienne).
(source : panneau itinéraire touristique ville de Bourges)
Dernière église dont je pousserai la porte avant de quitter Bourges. Suivront les images deSaint-Pierre-le-Guillard, de Notre-Dame de Bourges et bien entendu de la cathédrale Saint-Etienne.
Et avant de reprendre la route, nous découvrirons une autre partie des marais !
Inauguré en 1886, le marché couvert Saint Bonnet est un édifice de 2200 m² formé de deux halles et d’un passage central. Sa structure et sa charpente sont métalliques, avec des panneaux de verre. Les matériaux proviennent des fonderies de Mazières, tout comme les halles de Baltard à Paris. Ce lieu devient avec la Halle au Blé le second grand marché de Bourges
Dernière matinée à Bourges. Avant de rejoindre la Halle Saint-Bonnet, je repasse par une rue (et non « boulevard ») qui m’est devenue familière. On m’y a recommandé une petite charcuterie-fromagerie-épicerie-cave (je crois n’avoir rien oublié !) où je trouverai en effet mon bonheur. Un peu plus loin, les dés à coudre attendent de prendre du service, chez Céline (et la fée Couture) comme au bar !
Cette grande artère pavée est le temple du shopping de Bourges depuis la Belle Epoque. Au XIXe siècle, des travaux d’urbanisme modifient la rue Moyenne et ses alentours pour en faire un long axe menant à la place Séraucourt. Le tramway est alors le moyen de transport privilégié pour la remonter. En levant les yeux, on peut admirer des bâtiments de style art nouveau construits après l’incendie ayant dévasté la rue Moyenne en 1928. Les façades et toitures des Nouvelles galeries, où se sont installés la Fnac et H&M, et du magasin Aubrun en font partie, tout comme l’ancien magasin des Dames de France (place Planchat). Tous les trois sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
L’avis du Petit Futé sur la rue d’Auron : C’est une longue rue semi-piétonne. Les maisons à pans de bois y sont nombreuses mais beaucoup restent à rénover. Les boutiques qui la bordent sont souvent indépendantes et lui donnent un caractère bien typé : marchand de chaussures, boucher, fleuriste, maison de thé et café, boutique de jouets… Malheureusement, beaucoup de ces boutiques familiales ferment leur porte pour laisser la place à des enseignes sans caractère (banques, superettes, agences immobilières…). La partie haute, autrefois nommée rue du Tambourin-d’Argent, a bien sûr perdu depuis longtemps ses auberges, ses maréchaux-ferrants, ses bourreliers, son charron et son marchand de chevaux. La circulation y était rare et lente. Le calme et la quiétude de l’ex-Grande Rue d’Auron la rendent agréable à parcourir sans but précis.
Manque de temps pour en finir avec mon album-souvenir de Bourges. Et pas assez méthodique pour poster les images dans l’ordre chronologique !
Une pensée aussi pour mes abonnés venus visiter le Bassin d’Arcachon. Patience, plus que quelques séries berruyères avant de retrouver le pays de Buch, en forêt ou dans l’air iodé des ports !!
Dernier après-midi, diverses époques et styles architecturaux
Ce 4 Juillet 2022 – L’esprit encore à Bourges, je fais durer le plaisir, plongée dans « le grand Coeur » de Jean-Christophe Rufin, livre passionnant sur la vie de Jacques Coeur. Et à part une belle balade en forêt il y a tout juste un mois, je n’ai pas remis le nez et l’appareil-photo dehors ! Je poste ce billet, resté jusqu’alors dans mes albums-souvenirs privés, pour montrer divers aspects de l’architecture berruyère au fil des rues et des siècles, dans le centre historique et quelques artères qui l’encerclent.
Jeudi 12 Mai, au matin : autour du jardin des Prés Fichaux, puis sur le parcours vers la maison de la Reine Blanche, l’Hôtel-Dieu, la Halle au blé et l’école Auron, le moulin de la Chappe ; on passera par l’avenue de Peterborough (autour du centre commercial l’Avaricum), la rue Cambournac, la rue Gambon, le boulevard Gambetta, le boulevard de Juranville, les berges de l’Auron. Le soleil, lui, boudait un peu, mais je n’avais pas boudé mon plaisir pour cette nouvelle journée-marathon dans Bourges !!
Le Moulin de la Chappe est implanté sur la rivière l’Auron, à Bourges (Cher). Les premières traces de son existence, relatives aux archives départementales, remontent en 1250. Sous le moulin, on peut apercevoir une première date : 1441. En 1776, Monsieur Philippe Dardeau, maçon, pose une nouvelle pierre.
En 1845, c’est Monsieur François Legueret, alors propriétaire des lieux, qui pose une nouvelle pierre. Une photo, datant de 1910, est retrouvée dans le Moulin de Monsieur Auguste Delahaut. C’est en 1937 que Monsieur Elie Grosbois achète le Moulin. Il est ensuite exploité par ses deux fils, René et Jean-Claude. Xavier Grosbois, actuel propriétaire de la meunerie, est son petit-fils.
A noter que les 25 et 26 Juin auront lieu les journées du patrimoine de pays et des moulins. Le programme à ce jour ne mentionne pas, pour Bourges, le moulin de la Chappe (*), mais celui de la Grange, 235 Route de Nevers.
La Halle au blé est un élément caractéristique de l’économie urbaine au XIXe siècle. Elle est construite en 1836 à l’emplacement du couvent des Cordeliers, désaffecté depuis 1791, et à proximité du marché au grain de la place de la Nation. L’emplacement avait été choisi, entre autres, pour sa proximité avec l’Auron, qui était en partie navigable, et surtout du Canal de Berry. La Halle au Blé est à l’origine destinée au stockage et au commerce contrôlé et réglementé du blé (…)
Réaménagée à la fin du XIXe siècle, elle devient un lieu d’expositions et de manifestations diverses, tel à l’automne 1976 « la Halle en fête », un mini festival organisé par les créateurs du Printemps de Bourges. Elle accueille aujourd’hui le marché du samedi matin.
Cet ensemble architectural est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1984.
D’importants travaux de réhabilitation ont été réalisés de 2013 à 2015.
Commencé au XVIe siècle, l’Hôtel-Dieu de Bourges allie une architecture gothique et un style approchant déjà le style Renaissance (porte monumentale sur rue et porte Renaissance sur cour). Cet ensemble gothique sera complété par deux autres bâtiments au XVIIe siècle, signés de l’architecte renommé Jean Lejuge et reprenant les caractéristiques architecturales de l’époque : bossages, lucarnes à frontons alternés, chambranles à crossettes, chapiteaux.
Dans l’histoire sanitaire et charitable de la ville, l’Hôtel-Dieu prendra rapidement le pas sur les autres établissements. Classé monument historique en 1946, ses activités de soins se sont arrêtées en novembre 1994. Propriétaire du site depuis 1996, la Ville de Bourges y a réalisé de nombreux travaux de réhabilitation.
Cette maison construite après l’incendie de 1487, pour Ursin de Sauzay, échevin de Bourges, possédait à l’origine deux étages. Restaurée en 1930, elle conserve un décor sculpté unique à Bourges : des scènes religieuses (Annonciation, Saint Martin partageant son manteau…) ornent les poteaux du rez-de-chaussée. Elles sont relayées à l’étage par des scènes de danse villageoise.