Pour les cérémonies de commémoration de l’Armistice du 11 Novembre, à la Teste de Buch, un hommage a été rendu aux tirailleurs Sénégalais et aux soldats des forces expéditionnaires américaines morts au camp du Courneau pendant la première guerre mondiale.
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940 soldats Sénégalais et 12 soldats Russes reposent à la Nécropole Nationale du Natus, à la Teste de Buch. Ces soldats sont décédés sur le site, dans un camp militaire appelé « Camp du Courneau », installé par l’armée en 1916, près de Cazaux.
Ce camp comprenait 400 baraques en bois et un hôpital d’une capacité de 950 lits. Il pouvait abriter 20.000 personnes et était destiné à la formation des soldats et à leur repos.
La date du 23 août a été choisie comme journée nationale du tirailleur par le président de la république sénégalaise, M.Abddoulaye Wade, en commémoration du 23 août 1944, date de la libération de Toulon par le 6ème régiment des tirailleurs sénégalais.



Nécropole du Natus
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A proximité immédiate de la nécropole, en bordure de la route forestière, une stèle rend hommage aux 87 soldats des forces expéditionnaires américaines, qui ont également péri au Courneau.



Stèle des Américains
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En savoir+ sur cette période de notre histoire :
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PAGE WEB DE FRANCE-INFO
Les tirailleurs oubliés de Gironde
France Info – 06:00
A La Teste de Buch, en Gironde, un camp d’ « hivernage » a accueilli jusqu’en 1917 près de 25.000 soldats dont 18.000 tirailleurs sénégalais. Un millier d’hommes de la « troupe coloniale » a péri dans ce camp du Courneau, où les conditions d’hébergement étaient particulièrement difficiles. Enquête sur cette page oubliée de l’histoire de la Grande guerre…

L’ossuaire de Natus, seule trace visible de l’existence de ce camp, et les tombes de tirailleurs sénégalais
© RADIO FRANCE / Grégory Philipps
Il ne reste plus qu’un simple monument aux morts en pleine forêt entre Cazaux et la Teste de Buch, et un ossuaire qui regroupe ici les dépouilles de 940 tirailleurs sénégalais. Hormis ce monument, plus aucune trace de ce camp du Courneau. Les derniers vestiges ont été détruits.
Dans la région, certains habitants parlent encore de « la route des sénégalais » pour décrire une piste forestière qui passe par là, mais sans savoir pour quelle raison elle a été rebaptisée ainsi. C’est d’ailleurs pour réparer cet oubli que depuis dix ans l’Union des Travailleurs Sénégalais vient chaque 11 novembre sur les lieux pour se souvenir de ces tirailleurs oubliés.
Un camp grand comme une ville

Des membres de l’Union des travailleurs sénégalais, devant l’ossuaire de Natus
RADIO FRANCE / Grégory Philipps
C’est en avril 1916 que l’état major fait ériger ce camp du Courneau, pour « hiverner » les troupes coloniales. Ces soldats venus d’Afrique ou d’Indochine ne supportent pas les grands froids. On choisit donc de les « parquer » dans au moins deux campements : celui de Fréjus/Saint-Raphaël et celui du Courneau, en pleine forêt d’Aquitaine.
A l’époque, le camp s’étale sur un terrain de deux kilomètres de long sur un kilomètre de large. Quelque 400 baraques « Adrian » et un hôpital d’un millier de lits sont construits sur des marais insalubres que l’armée, à l’époque, ne parvient pas à assécher. Les conditions de vie au Courneau sont particulièrement déplorables.
Blaise N’diaye, le premier député d’origine africaine, exige la fermeture du campement dès décembre 1916. Les derniers tirailleurs quitteront les lieux en aout 1917. Mais près d’un millier de sénégalais n’ont pas survécu dans cette forêt humide et inhospitalière.
Des oubliés de la République
Mar Fall, membre de l’union des travailleurs sénégalais
et l’ancien rugbyman Serge Simon, qui prépare un documentaire consacré au Courneau
RADIO FRANCE / Grégory Philipps
Aujourd’hui, l’ex-international de rugby Serge Simon prépare un documentaire télévisé sur l’existence du camp. L’Union des travailleurs sénégalais y organise ce 11 novembre une cérémonie.
Mais au-delà de l’histoire de Courneau, un autre combat est engagé pour obtenir la revalorisation des pensions de ceux qui ont combattu lors de la seconde guerre mondiale. Le président de la région Aquitaine et député socialiste de la Gironde Alain Rousset a déposé il y a un an une nouvelle proposition de loi pour obtenir la décristallation complète des pensions et retraite militaire des anciens combattants de la troupe coloniale. Aujourd’hui encore, les anciens tirailleurs sénégalais touchent des pensions huit à dix fois moindres que celles des anciens combattants français.
Grégory Philipps
Page web éditée par Gilles Halais
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PAGE WEB DE L’EXPRESS.FR
Hommage aux tirailleurs sénégalais dans le Sud-ouest
BORDEAUX (AFP) – 11.11.2009 20:14
En pleine célébration en France de l’armistice de la guerre de 1914-1918, une cérémonie s’est déroulée mercredi près de Bordeaux (sud-ouest), en hommage aux tirailleurs sénégalais qui ont combattu pour la France pendant la « Grande guerre ».
Des officiers devant le Mémorial dédié aux tirailleurs sénégalais morts en 1916 et 1917,
le 11 novembre 2009 à La Teste de Buch (Gironde)
AFP – Pierre Andrieu

Des Sénégalais quittent la cérémonie de commémoration des tirailleurs morts en 1916 et 1917
à la Teste-de-Buch, le 11 novembre 2009
AFP – Pierre Andrieu
Organisée par l’Union des travailleurs sénégalais du département de la Gironde, la cérémonie a rassemblé des officiels et des représentants de la communauté sénégalaise.
Elle a eu lieu sur le site de l’ancien camp du Courneau où, en 1916 et 1917, près de 18.000 tirailleurs sénégalais furent hébergés pendant l’hiver avant d’aller ensuite combattre sur le front plus au nord.
Parmi ces tirailleurs sénégalais, 940 sont morts dans ce camp. Des décès qui seraient dus principalement aux maladies provoquées par la très forte humidité régnant dans les baraquements installés au milieu de la forêt.
« C’est un devoir de mémoire, il ne faut pas oublier les tirailleurs sénégalais », venus du Sénégal, Mali, Burkina, Tchad, Guinée, a rappelé à l’AFP Maka Mbaye, organisateur de cette journée de commémoration.
Le camp du Courneau a servi, durant quatorze mois en 1916 et 1917, de base arrière où étaient envoyés pendant l’hiver ces combattants qui ne supportaient pas les rudes conditions climatiques du front. Un autre camp existait dans le Var, à Fréjus (sud-est), sur la Méditerranée.
Une cérémonie à leur mémoire a lieu depuis une dizaine d’années mais c’est la première fois qu’elle a pu se dérouler sur le site même de l’ancien camp, grâce à une autorisation de la base militaire de Cazaux.
L’Union des travailleurs sénégalais a profité de cette occasion pour rappeler son combat pour la « décristallisation » des pensions militaires qui permettrait d’aligner la retraite des anciens combattants des colonies sur celles de leurs homologues français.
Le député socialiste Alain Rousset, auteur d’une proposition de loi à ce sujet, a rappelé que les anciens tirailleurs sénégalais touchent une pension de l’ordre de 150 euros environ contre 600 euros environ pour les combattants français.
« Ce n’est pas un devoir de mémoire, c’est un devoir d’histoire et de vérité », a-t-il plaidé.
© 2009 AFP
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